Taxe de séjour : qui doit la payer en France ?

Un étudiant logé gratuitement chez l’habitant peut y échapper, alors qu’un locataire Airbnb doit souvent s’en acquitter. Dans certaines communes, le tarif grimpe selon le type d’hébergement ou la saison. Le montant varie de quelques centimes à plusieurs euros par nuit, sans harmonisation nationale stricte.

Des exonérations existent pour les mineurs, les travailleurs saisonniers et certaines catégories précises de personnes en déplacement. Les propriétaires, plateformes et hôteliers sont tenus de collecter et reverser les sommes, sous peine de sanctions.

Comprendre la taxe de séjour en France : origine, objectifs et fonctionnement

L’histoire de la taxe de séjour commence dans la France du début du XXe siècle, portée par une volonté locale de bâtir des infrastructures dignes d’accueillir les voyageurs. Rapidement, elle devient l’un des leviers privilégiés des communes pour financer l’entretien des espaces publics, la valorisation du patrimoine ou encore l’animation touristique. Si la France reste la championne incontestée du tourisme mondial, c’est aussi grâce à ces recettes discrètes, mais efficaces.

Encadrée par le code général des collectivités territoriales, la taxe de séjour relève du choix du conseil municipal, qui décide de l’appliquer, du tarif et des modalités précises. Aucune uniformité imposée à l’échelle nationale : ce sont bien les collectivités qui ajustent la contribution selon leurs besoins et leurs ambitions. Cette taxe, prélevée sur chaque nuitée, nourrit en grande partie le budget consacré à l’accueil des visiteurs, l’entretien urbain ou la promotion locale.

Le montant varie selon le type d’hébergement : hôtel, meublé, camping, chambre d’hôtes… La loi encadre la fourchette, mais chaque commune se réserve une marge de manœuvre. Les professionnels du secteur, hôteliers, propriétaires de gîtes, plateformes numériques, sont en première ligne pour opérer la collecte. Qu’il s’agisse d’une réservation directe ou via des sites tels qu’Airbnb ou Booking, la logique reste la même : la taxe de séjour collectée doit être reversée à la commune, parfois complétée par une taxe additionnelle décidée au niveau intercommunal, pour donner un coup de pouce au développement touristique du territoire.

Ce système, volontairement souple, épouse la diversité des territoires et s’adapte à la saisonnalité, au standing de l’hébergement ou encore au nombre d’occupants. Il existe donc presque autant de modalités que de communes, l’objectif restant de répartir équitablement la contribution liée à l’attractivité touristique.

Qui paie la taxe de séjour ? Voyageurs concernés et cas d’exonération

La taxe de séjour cible d’abord celles et ceux qui dorment, ne serait-ce qu’une nuit, dans un hébergement touristique payant : hôtel, meublé, camping, chambre d’hôtes… Dès lors qu’un voyageur séjourne à titre onéreux dans une commune qui l’a instaurée, il règle la taxe, en plus du prix de l’hébergement.

Les personnes majeures sont en première ligne : chaque adulte hébergé, pour chaque nuit, contribue. Les enfants, eux, sont généralement épargnés, une règle partagée sur tout le territoire. Mais d’autres situations échappent aussi à la contribution, selon la réglementation locale en vigueur.

Voici les principales catégories qui ne sont pas concernées par la taxe de séjour :

  • Les mineurs
  • Les personnes hébergées d’urgence ou temporairement relogées
  • Certains locataires dont le logement constitue la résidence principale
  • Les titulaires d’un contrat de location pour leur domicile principal

La taxe de séjour France s’applique donc uniquement aux séjours temporaires et payants. Les résidents permanents et les personnes hébergées gratuitement ne sont pas concernés. Chaque conseil municipal dispose de la possibilité d’élargir ou de restreindre la liste des exonérations, dans les limites prévues par la loi. Il est donc judicieux de se renseigner auprès de la collectivité concernée : certains territoires accordent des dérogations, notamment pour des raisons de santé ou pour des séjours professionnels courts. La variété des cas impose une vigilance partagée entre voyageurs et hébergeurs.

Propriétaires et plateformes : quelles obligations pour la collecte et le reversement ?

Avec l’essor de la location saisonnière, la collecte de la taxe de séjour est devenue une étape incontournable pour les hébergeurs. Le propriétaire d’un hébergement touristique est chargé de percevoir la taxe auprès de ses voyageurs, en supplément du prix de la nuitée. Cette somme, qui transite entre les mains de l’hébergeur, revient de droit à la commune, selon un calendrier fixé localement.

L’arrivée massive des plateformes de réservation en ligne a bouleversé les habitudes. Airbnb, Abritel, Booking et d’autres sont désormais responsables de la collecte dans les communes où la réglementation l’impose. La taxe est prélevée au moment du paiement, puis transmise directement à la collectivité. Ce fonctionnement réduit les oublis et simplifie les démarches pour les propriétaires.

Obligations principales

Les propriétaires et plateformes doivent respecter plusieurs obligations précises :

  • Indiquer, de manière transparente, le montant de la taxe de séjour collectée sur chaque facture ou contrat.
  • Déclarer régulièrement à la commune le nombre de nuitées et le total perçu.
  • Verser les sommes collectées dans les délais prévus, sous peine de sanctions et de pénalités.

Qu’il s’agisse d’un particulier ou d’une plateforme, la loi ne distingue pas : tous sont soumis aux mêmes exigences. Les contrôles se multiplient et les communes surveillent de près le respect du dispositif, pour préserver la loyauté entre acteurs et garantir des recettes équitables.

Homme lisant une affiche sur la taxe de séjour dans un hall parisien

Montants, calculs et modalités de paiement selon les types d’hébergement

La taxe de séjour s’ajuste au plus près de la réalité touristique locale. Chaque conseil municipal choisit son tarif, dans le cadre fixé par le code général des collectivités territoriales. Deux logiques coexistent : le tarif forfaitaire par nuitée ou le pourcentage du coût de la nuit. Tout dépend du type d’hébergement : hôtels, meublés, résidences, villages vacances, campings, chambres d’hôtes… Les modalités varient selon le classement officiel, la capacité d’accueil ou le niveau de confort.

Pour les hôtels classés, la fourchette s’étend de 0,20 à 4,10 euros par nuit et par personne. Les meublés de tourisme s’alignent sur une grille similaire, modulée par le classement et la catégorie. Les campings, eux, affichent des sommes plus modestes, souvent quelques dizaines de centimes par nuitée.

Exemple de répartition des tarifs

Selon le niveau de confort et le type d’hébergement, voici quelques exemples :

  • Hôtel 4 étoiles : jusqu’à 4,10 € par nuit et par personne
  • Meublé de tourisme non classé : pourcentage du prix de la nuitée, plafonné à 5 %
  • Camping 3 étoiles : autour de 0,60 € par nuit

Le calcul s’effectue en multipliant le nombre de personnes majeures par le tarif appliqué au type d’hébergement, puis par le nombre de nuits réservées. Le paiement de la taxe de séjour se fait généralement à la fin du séjour, auprès de l’hébergeur ou via la plateforme de réservation. Les périodes de perception varient : dans certaines communes, la taxe s’applique uniquement du printemps à l’automne, ailleurs, elle court toute l’année.

Au final, la taxe de séjour s’impose comme un marqueur discret mais concret de l’expérience touristique en France. Derrière chaque facture, c’est un peu du patrimoine, des paysages ou des services locaux qui se financent, et la diversité des règles reflète à merveille la mosaïque des territoires que ces contributions permettent de faire vivre, saison après saison.